vendredi 28 janvier 2011

Evaluation des connaissances le 1/2/11


Dernier devoir pour cette deuxième séquence sur le théâtre. Lundi vous répondrez à des questions sur un passage du Malade Imaginaire de Molière. VENEZ AVEC UNE FEUILLE !!!!!!

Pièce en intégral disponible sur ce site:
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre377-chapitre326.html

Voici la scène. Un conseil, lisez-la, relisez-la, rerelisez-la, etc :
Acte I, scène 5 (Toinette, la servante, s'oppose à son maître Argan, le malade imaginaire, car il veut donner sa fille en mariage à M. Diafoirus alors qu'elle aime Cléante).

Vous pouvez me poser des questions si le sens d'un passage vous échappe, par exemple.


Toinette
Quoi ? Monsieur, vous auriez fait ce dessein burlesque ? Et avec tout le bien que vous avez, vous voudriez marier votre fille avec un médecin ?

Argan
Oui. De quoi te mêles−tu, coquine, impudente que tu es ?

Toinette
Mon Dieu ! tout doux : vous allez d'abord aux invectives. Est−ce que nous ne pouvons pas raisonner ensemble sans nous emporter ? Là, parlons de sang−froid. Quelle est votre raison, s'il vous plaît, pour un tel mariage ?

Argan
Ma raison est que, me voyant infirme et malade comme je suis, je veux me faire un gendre et des alliés médecins, afin de m'appuyer de bons secours contre ma maladie, d'avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d'être à même des consultations et des ordonnances.

ToinetteHé bien ! voilà dire une raison, et il y a plaisir à se répondre doucement les uns aux autres. Mais, Monsieur, mettez la main à la conscience : est−ce que vous êtes malade ?

ArganComment, coquine, si je suis malade ? si je suis malade, impudente ?
ToinetteHé bien ! oui, Monsieur, vous êtes malade, n'ayons point de querelle là−dessus ; oui, vous êtes fort malade, j'en demeure d'accord, et plus malade que vous ne pensez : voilà qui est fait. Mais votre fille doit épouser un mari pour elle ; et, n'étant point malade, il n'est pas nécessaire de lui donner un médecin.

ArganC'est pour moi que je lui donne ce médecin ; et une fille de bon naturel doit être ravie d'épouser ce qui est utile à la santé de son père.

ToinetteMa foi ! Monsieur, voulez−vous qu'en amie je vous donne un conseil ?

ArganQuel est−il ce conseil ?

ToinetteDe ne point songer à ce mariage−là.

ArganHé la raison ?

ToinetteLa raison ? C'est que votre fille n'y consentira point.

ArganElle n'y consentira point ?

ToinetteNon.

ArganMa fille ?

ToinetteVotre fille. Elle vous dira qu'elle n'a que faire de Monsieur Diafoirus, ni de son fils Thomas Diafoirus, ni de tous les Diafoirus du monde.

ArganJ'en ai affaire, moi, outre que le parti est plus avantageux qu'on ne pense. Monsieur Diafoirus n'a que ce fils−là pour tout héritier ; et, de plus, Monsieur Purgon, qui n'a ni femme, ni enfants, lui donne tout son bien, en faveur de ce mariage ; et Monsieur Purgon est un homme qui a huit mille bonnes livres de rente.

ToinetteIl faut qu'il ait tué bien des gens, pour s'être fait si riche.

ArganHuit mille livres de rente sont quelque chose, sans compter le bien du père.

ToinetteMonsieur, tout cela est bel et bon ; mais j'en reviens toujours là : je vous conseille, entre nous, de lui choisir un autre mari, et elle n'est point faite pour être Madame Diafoirus.

ArganEt je veux, moi, que cela soit.

ToinetteEh fi ! ne dites pas cela.

ArganComment, que je ne dise pas cela ?

ToinetteHé non !

ArganEt pourquoi ne le dirai−je pas ?

ToinetteOn dira que vous ne songez pas à ce que vous dites.

ArganOn dira ce qu'on voudra ; mais je vous dis que je veux qu'elle exécute la parole que j'ai donnée.

ToinetteNon : je suis sûr qu'elle ne le fera pas.

ArganJe l'y forcerai bien.

ToinetteElle ne le fera pas, vous dis−je.

ArganElle le fera, ou je la mettrai dans un convent.

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